Tendinopathie d’Achille

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POINTS CLÉS

Vous pensez avoir une douleur au niveau de votre tendon? Le premier réflexe est de limiter le mouvement qui provoque cette douleur. Un temps de repos adéquat et un ajustement de votre programme est donc souvent nécessaire.

Votre kinésithérapeute analysera si d'autres facteurs que votre capacité tendineuse sont à prendre en considération lors de la rééducation. Il peut s'agir de votre programme d'entrainement, technique sportive, de muscles trop raides ou trop faibles ou également l'immplication de structures nerveuses.

Qui dit surcharge tendineuse dit également renforcement. Effectivement, pour améliorer la capacité tissulaire et de mise en charge du tendon, il est primordiale de le renforcer. Le traitement actuel préconisé pour une prise en charge d'une tendinopathie reste le traitement ACTIF.

Comme dans beaucoup de pathologies, une bonne hygiène de vie est primordiale à une bonne qualité tendineuse et une bonne récupération. Il est donc important d'y accorder de l'attention pour éventuellement modifier certaines habitudes délétères.

Qu'est-ce qu'une tendinite/tendinopathie

Un tendon est la partie du muscle qui s'insert sur l'os. Une tendinopathie est une douleur qui survient suite à une atteinte structurelle du tendon constitué en majeure partie de fibres de collagène. Autrefois, le terme tendinite était utilisé à tord de part l'absence de cellules inflammatoires dans le corps du tendon.

Pour chaque tendinopathie, il existe 3 stades: tendinopathie réactive, tendinopathie dysrepair et tendinopathie dégénérative. Au plus vite est pris en charge le problème, au plus rapide la douleur disparaîtra. On peut également distinguer deux types en fonction de la localisation de la douleur. Celle-ci peut se présenter dans le corps du tendon mais également au niveau de son insertion sur le calcanéum (l'os du talon du pied). Les conseils et prise en charge seront légèrement différent d'un cas à l'autre.

On m’a conseillé du repos, de la glace et des anti-inflammatoires pour les premiers jours : est-ce la meilleure chose à faire ?

Au fil des années, de nombreux protocoles de prise en charge des traumatismes musculosquelettiques se sont succédés. Les éventuelles modifications ont toujours été guidées par les découvertes des recherches scientifiques. Le dernier protocole en date a été édité par La Clinique du Coureur et est utilisé par les plus grands experts.

Il convient de protéger la zone lésée en évitant les activités qui causent la douleur mais en continuant à être actif. Les exercices spécifiques non douloureux débutés précocement et le maintien d’une activité cardio-vasculaire vont accélérer le processus de cicatrisation. Il est donc important de ne pas se mettre totalement au repos. L’élévation de la jambe atteinte favorise le retour du sang au cœur. L’application d’une compression (bandage) peut aider à diminuer le gonflement (œdème).

Il convient enfin d’éduquer les patients à éviter la surutilisation de traitements passifs et le recours abondant à la surmédicalisation, souvent anxiogène, pour se tourner vers des approches plus actives. Dans cette dernière version, il désormais déconseillé d’avoir recours à la glace et aux anti-inflammatoires. En effet, bien que donnant l’impression de réduire la douleur à court terme, ces substances présentent des effets néfastes sur le plus long terme en ralentissant la vitesse de guérison. Les cellules amenant à la cicatrisation puisant leurs racines dans l’inflammation présente.

En quoi consiste la rééducation ?

Le thérapeute tâchera de trouver avec vous la cause d'apparition de ces douleurs. Celles-ci sont souvent dûes à des gestes répétitifs et/ou inhabituels (dans vos tâches quotidiennes, votre travail,...), une reprise sportive trop intense ou un changement dans votre rythme d'entrainement. Dans certains cas, un changement de terrain, de chaussures, de technique de course peuvent également influencer la survenue de cette douleur, il sera donc important de prendre ceux-ci en considération et d'éventuellement analyser votre technique de course. Votre tendon n'étant pas suffisamment fort face à ces changements de contraintes, la douleur se déclenchera. Il faudra donc réaliser des exercices adaptés au stade où en est votre tendon sans vouloir aller trop vite et en respectant les périodes de récupération entre les exercices prescrits. Lors de la réalisation de ces exercices, à domicile et en séance, il sera indispensable de prendre en compte l'intensité de votre douleur perçue comme point de repère.

Dans un deuxième temps, les séances de kinésithérapie vous aideront à désensibiliser le tendon grâce à des techniques de thérapie manuelle (B. Mulligan) et consisteront en du renforcement progressif de votre tendon et éventuellement de l'analyse du mouvement ayant provoqué la tendinopathie afin d'évaluer l'utilité de renforcer d'autres muscles en parallèle.

Nous évaluerons également si les structures nerveuses sont en partie responsables de la douleur par des tests neurodynamiques afin de compléter les exercices si nécessaire.

Votre kinésithérapeute vous conseillera peut-être d'éviter certaines positions ou étirements pouvant entretenir votre douleur.

En parallèle aux exercices effectués au cabinet, il est important de réaliser correctement et de manière régulière les exercices prescrits à domicile afin d'obtenir de bons résultats.

L'amélioration de la capacité tissulaire prend du temps,  comme un marathonien qui apprend à courir un marathon, il faut laisser le temps au corps de d'adapter progressivement aux nouvelles contraintes et devenir plus fort.

Il faut également garder en tête qu'il existe d'autres facteurs influençant également la survenue de cette douleur. Le tabac, l'alcool, la mauvaise qualité et/ou quantité de sommeil (conseil de dormir entre 7h à 9h/ nuit), le manque d'activité physique (recommandation OMS : 2h30 d'activité physique modérée à intense/semaine), l'alimentation et le stress peuvent contribuer à l'apparition de ces douleurs tendineuses.

 

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